Le désert.

Le soleil n'est jamais si beau qu'un jour où l'on se met en route... (Jean Giono)

Si vous n'avez jamais traversé le désert, peut-être avez-vous déjà vécu ou vivez en ce moment même, un désert intérieur. Malgré que cela puisse repousser ou faire peur, il ne faut pas le craindre au contraire. Faire une traversée du désert c'est ouvrir les yeux sur le monde, mais aussi ouvrir les yeux sur son propre monde. C'est aimer plus. C'est allez au plus près de son coeur. Quand les yeux du coeur sont ouverts, nous pouvons toujours voir la lumière.

La lumière. Cette lumière si spéciale dans le désert. Des couchers de soleil infini laissent place à l'immensité de la voie lactée. Pas de murs, pas de toits, pas de limitations, ne faire plus qu'un avec la nature. Une expérience unique, celle de l'immensité. L'immensité du désert, l'immensité du coeur, l'immensité de l'âme. Les traversées du désert sont faites pour nous mener quelque part. Plus près de soi. Se délester, enlever les couches, se dépouiller de tout pour aller enfin au coeur. Dans la traversée du désert, c'est lui qui nous traverse, nous lave, nous épure. Il nous ramène à notre authenticité. Parfois avec douceur, parfois avec rudesse, mais toujours quand nous sommes prêts. Prêts à accueillir le silence, le vide, le ralentissement, la lenteur. 

La lenteur. Notre époque a oublié la lenteur, alors que tout dans la nature naît et meurs au travers de cycles naturels et lents. Il n'y a qu'à voir le mouvement des planètes, et ce, depuis la nuit des temps. 

Le temps. "Un homme pressé est déjà mort", dit le proverbe arabe. Oublier le temps, et vivre au rythme du soleil. Au rythme des nomades, suivre les pas des dromadaires. Découvrir les étoiles et faire confiance à son instinct. Se détacher du superflu, et n'avoir que l'essentiel. Le désert nous offre tout ce dont nous avons besoin. C'est la liberté suprême en soi. La paix. Le silence.

Le silence n'est pas l'absence de quelque chose, mais la présence de tout. Le silence ouvre un espace en soi. Un espace de conscience et de vérité dans l'instant présent. Il ne nous appartient qu'à nous. Quand je médite c'est mon espace de sécurité, celui auquel j'ai la possibilité d'y revenir quand je le souhaite et en ressens le besoin. Ma vision s'éclaircit, mes pensées s'apaisent, il n'y a plus que ma présence, et soudain, je sais... 

SW